mercredi 4 mai 2016

A Silent Voice

Auteur :Yoshitoki Oima


Résumé
Shoko Nishimiya est sourde depuis sa naissance. Même équipée d’un appareil auditif, elle peine à saisir les conversations, à comprendre ce qui se passe autour d’elle. Effrayé par ce handicap, son père a fini par l’abandonner, laissant sa mère l’élever seule. Quand Shoko est transférée dans une nouvelle école, elle s’emploie à surmonter ses difficultés mais, malgré ses efforts pour s’intégrer dans ce nouvel environnement, rien n’y fait : les persécutions se multiplient, menées par Shoya Ishida, le leader de la classe. Tour à tour intrigué, fasciné, puis finalement exaspéré par cette jeune fille qui ne sait pas communiquer avec sa voix, Shoya décide de consacrer toute son énergie à lui rendre la vie impossible. Psychologiques puis physiques, les agressions du jeune garçon se font de plus en plus violentes... jusqu’au jour où la brimade de trop provoque une plainte de la famille de Shoko, ainsi que l’intervention du directeur de l’école. À cet instant, tout bascule pour Shoya : ses camarades, qui jusque-là ne manquaient pas eux non plus une occasion de tourmenter la jeune fille, vont se retourner contre lui et le désigner comme seul responsable...


Mon avis
Le moins qu'on puisse dire, c'est que Ki-oon a du flair lorsqu'il s'agit de dénicher des perles ! C'est encore le cas avec A Silent Voice, un petit bijou composé de 7 tomes.

Dès le tome 1, c'est la claque : Shoko Nishimiya, une jeune malentendante, est présentée à ses nouveaux camarades. Parmi eux, Shoya Ishida, un garçon turbulent, meneur de la classe. Shoya, qui s'ennuie beaucoup à l'école, est enchanté du nouveau divertissement qui s'offre à lui en la personne de Shoko : il n'a jamais connu de personne malentendante, il va donc expérimenter... et il a beaucoup d'imagination. Shoko, qui ne comprend pas grand-chose à ce qui lui arrive, tente tant bien que mal de s'intégrer, mais rien n'y fait : sa différence est un obstacle, et elle devient vite le souffre-douleur de Shoya et de ses acolytes.

Copyright: KOE NO KATACHI © Yoshitoki Oima / Kodansha Ltd.

Shoko endure les brimades et la maltraitance avec patience, affichant même un sourire en réponse aux pires provocations. Mais Shoya finit par dépasser les bornes, et la mère de Shoko décide de la faire transférer dans une autre école.

A partir de ce moment, Shoya est confronté à un retournement de situation : il devient lui-même victime de ses propres camarades, et se retrouve complètement isolé. Cet isolement se poursuit au collège, puis au lycée. Loin d'être un adolescent épanoui, Shoya est rongé par un sentiment de culpabilité qui ne le quitte pas : il décide de retrouver Shoko afin, si possible, de se faire pardonner et de se racheter auprès d'elle.

Copyright: KOE NO KATACHI © Yoshitoki Oima / Kodansha Ltd.

Ce qui suit est sans doute l'une des histoires les plus touchantes qu'il m'ait été donné de lire. Les retrouvailles des deux jeunes, avec tous leurs doutes, leurs tâtonnements, leurs hésitations, et tout ce passé qui remonte à la surface ; les sentiments naissants, que l'on observe à-travers les non-dits ; le côté (trop) protecteur de Shoya envers Shoko... font des deux protagonistes des personnages extrêmement attachants. J'ai eu un énorme coup de coeur pour Shoya, pour qui j'étais constamment tiraillée entre l'envie de lui mettre des claques et celle de lui faire un gros câlin.

Copyright: KOE NO KATACHI © Yoshitoki Oima / Kodansha Ltd.

Il est d'autant plus difficile de rester indifférent à ce manga que tout le monde peut s'identifier à ces adolescents en quête de repères dans un environnement à première vue hostile, alors que les séquelles de l'enfance sont encore fraîches.
Au-delà des thèmes du handicap et de la différence, il y a un fort questionnement sur la notion d'amitié : à quel moment peut-on parler d'amitié dans une relation ? Où commence-t-elle ? Pourquoi s'arrête-t-elle ? 
La présence des autres personnages, amis ou famille, qu'ils représentent un soutien ou une source de conflits, nous rappelle que l'amitié peut être à la fois extrêmement forte et excessivement fragile : un mot, un acte, un détail peut tout faire basculer dans un sens ou dans l'autre.
J'ai trouvé le tome 6 particulièrement émouvant et très bien mené, car il présente les points de vue des différents personnages, et apporte de ce fait certains éclaircissements sur leur comportement et leur rapport aux deux protagonistes.

Copyright: KOE NO KATACHI © Yoshitoki Oima / Kodansha Ltd.

Tous ces éléments, magnifiquement illustrés par Yoshitoki Oima, font de A Silent Voice un savant mélange de violence et de douceur... et un gros, gros coup de coeur !
J'encourage tout le monde, y compris les lecteurs qui n'ont pas l'habitude des mangas, à se laisser séduire par cette magnifique série : je suis à peu près sûre qu'elle ne peut décevoir personne :)

Et je conclurai simplement en disant : vivement le film ! 



2 commentaires:

  1. Ah bah voilà, comment veux tu qu'après une telle chronique on puisse résister?
    L'histoire a l'air vraiment sympa et touchante.
    Celui là de manga il faut que je le trouve!!!

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  2. Je le note pour une amie ! Je comprends rien avec les mangas :S

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