Auteur : James Matthew Barrie
Introduction
James Matthew Barrie est un écrivain écossais né le 9 mai 1860.
En 1904, il donne naissance à Peter Pan, personnage principal de son oeuvre du même nom (sa plus célèbre).
Devenu un mythe, l'histoire de Peter Pan fera l'objet de nombreuses adaptations, dont celle de Disney.
Résumé
Peter Pan est un petit garçon bien étrange. Il est vêtu de feuilles, ne connaît pas son âge, et ignore ce qu'est un baiser. Wendy est intriguée par ce petit bonhomme qui lui rend visite la nuit, accompagné d'une lumière tintinnabulante nommée Clochette. D'où vient-il donc ?
« Je me suis enfui le jour de ma naissance », répond Peter Pan. « Je ne veux pas devenir un adulte, alors depuis, je vis au pays des fées. Sais-tu d'où viennent les fées ? Lorsque le premier de tous les bébés se mit à rire pour la première fois, son rire se brisa en milliers de morceaux, et chaque morceau devint une fée. »
Wendy et ses deux frères, John et Michael, n'hésiteront pas bien longtemps à suivre Peter Pan et Clochette sur l'Île merveilleuse, au pays de l'Imaginaire...
Mon avis
Il faut que je vous fasse un aveu : je suis une grande fan du film Hook (adaptation de l'histoire de Peter Pan, avec Robin Williams, Dustin Hoffman et Julia Roberts). Ce film est sans doute l'un de ceux qui m'ont le plus marquée quand j'étais petite, et je le regarde encore assez régulièrement. Bien que je le connaisse pratiquement par coeur, j'en ressors toujours bouleversée : une sorte de culpabilité s'empare de moi, et une petite voix me murmure : "Toi, devenue adulte et (prétendument) responsable, qu'as-tu fait de la petite fille que tu étais ? Sous quel prétexte l'empêches-tu de s'exprimer, elle qui ne cherche qu'à mettre un peu de spontanéité dans ton quotidien ? Depuis quand as-tu décidé que la vie était une chose sérieuse ?"
Bien entendu, le livre qui a inspiré ce film m'a mis la même claque : j'étais très émue lorsque je l'ai terminé, et j'ai trouvé la fin particulièrement touchante.
Il y a, dans le roman de J. M. Barrie, un mélange curieux de légèreté et de tragique.
Je ne vais pas revenir sur l'intrigue : je pense qu'elle est connue de tous, la version de Disney étant, dans l'ensemble, assez fidèle, bien que plus "gentille".
Dans le livre, ce n'est pas forcément le meilleur côté des enfants qui est mis en avant : l'ignorance, plus que l'innocence.
Tous les habitants du Pays imaginaire m'ont paru plutôt cruels : les pirates, bien sûr, Crochet en tête ; mais aussi les "Peaux-rouges", les sirènes, et mêmes les fées : il n'y en a pas un pour rattraper l'autre.
Les meurtres sont monnaie courante sur cette île merveilleuse, et les enfants en commettent aussi facilement que les pirates, sans en éprouver plus de remords.
Peter Pan règne sur les enfants perdus de manière autoritaire. Capricieux, égoïste, il ne souffre aucune contradiction : ses désirs sont des ordres, et gare à celui qui osera le contredire. Narcissique, il ne se rend même pas compte de la rivalité qu'il provoque chez les différentes figures féminines (Wendy, Clochette, Lily la Tigresse...) qui cherchent toutes à s'attirer ses faveurs.
Autre particularité du personnage : il a la mémoire courte, et est capable d'oublier jusqu'à ses amis.
Ancré dans le moment présent, il ne pense qu'à "vivre des aventures" et est passé maître dans l'art de "faire-semblant" (comme le font les enfants dans leurs jeux, lorsqu'ils s'inventent des rôles).
Toutefois, ses nombreux défauts ne m'ont pas empêché de le trouver touchant sous d'autres aspects : ce besoin d'avoir une "maman" pour prendre soin de lui, le border, lui raconter des histoires ; cette animosité envers les "grandes personnes", auxquelles il reproche leur sérieux, ou leur incapacité à s'amuser ; par conséquent, ce refus (ou cette inaptitude ?) de grandir, de peur de devenir comme elles.
Lui, qui ne vit que dans le présent, ne comprend pas les adultes qui ont oublié de rester des enfants.
J'ai également apprécié les quelques touches d'humour, comme cette scène où les enfants perdus et les Peaux-rouges inversent les rôles durant une bataille : les enfants "faisant semblant" d'être des Peaux-rouges, ceux-ci sont contraints de "faire semblant" d'être des enfants, car sans cela ils se retrouveraient tous dans le même camp, et la bataille cesserait immédiatement (ce qui, évidemment, ne serait pas drôle...)
J'ai passé un très bon moment avec cette lecture, et je recommande vivement aux amateurs du dessin-animé ou des différents films de lire le roman qui les a inspirés.
"En réalité, il souffrait beaucoup; et son cœur était si plein de rancune contre les grandes personnes qui gâchent tout, comme d'habitude, qu'il se glissa dans son arbre et là, se mit à respirer à petit coups très brefs, à raison de cinq par seconde. Un adage de l'Île prétend en effet que chaque fois qu'on respire, une grande personne tombe raide morte. Aussi Peter s'efforça-t-il de respirer le plus souvent possible."
"Les veilleuses sont les yeux qu'une maman laisse derrière elle pour garder ses enfants."
"Wendy, poursuivit-il, d'une voix à laquelle nulle femme ne résistait jamais, Wendy, une fille est plus utile que vingt garçons."
"- Maintenant, je suis une grande personne, ma chérie. Quand on grandit, on désapprend à voler.
- Pourquoi désapprend-on ?
- Parce qu'on n'est plus assez joyeux, innocent et sans cœur. Seuls les sans-cœur joyeux et innocents savent voler."
"- Qui es-tu donc, Pan? cria-t-il.
- Je suis la jeunesse, je suis la joie, répondit Peter tout à trac, je suis un petit oiseau sorti de l'oeuf."
En 1904, il donne naissance à Peter Pan, personnage principal de son oeuvre du même nom (sa plus célèbre).
Devenu un mythe, l'histoire de Peter Pan fera l'objet de nombreuses adaptations, dont celle de Disney.
Résumé
Peter Pan est un petit garçon bien étrange. Il est vêtu de feuilles, ne connaît pas son âge, et ignore ce qu'est un baiser. Wendy est intriguée par ce petit bonhomme qui lui rend visite la nuit, accompagné d'une lumière tintinnabulante nommée Clochette. D'où vient-il donc ?
« Je me suis enfui le jour de ma naissance », répond Peter Pan. « Je ne veux pas devenir un adulte, alors depuis, je vis au pays des fées. Sais-tu d'où viennent les fées ? Lorsque le premier de tous les bébés se mit à rire pour la première fois, son rire se brisa en milliers de morceaux, et chaque morceau devint une fée. »
Wendy et ses deux frères, John et Michael, n'hésiteront pas bien longtemps à suivre Peter Pan et Clochette sur l'Île merveilleuse, au pays de l'Imaginaire...
Mon avis
Il faut que je vous fasse un aveu : je suis une grande fan du film Hook (adaptation de l'histoire de Peter Pan, avec Robin Williams, Dustin Hoffman et Julia Roberts). Ce film est sans doute l'un de ceux qui m'ont le plus marquée quand j'étais petite, et je le regarde encore assez régulièrement. Bien que je le connaisse pratiquement par coeur, j'en ressors toujours bouleversée : une sorte de culpabilité s'empare de moi, et une petite voix me murmure : "Toi, devenue adulte et (prétendument) responsable, qu'as-tu fait de la petite fille que tu étais ? Sous quel prétexte l'empêches-tu de s'exprimer, elle qui ne cherche qu'à mettre un peu de spontanéité dans ton quotidien ? Depuis quand as-tu décidé que la vie était une chose sérieuse ?"
Bien entendu, le livre qui a inspiré ce film m'a mis la même claque : j'étais très émue lorsque je l'ai terminé, et j'ai trouvé la fin particulièrement touchante.
Il y a, dans le roman de J. M. Barrie, un mélange curieux de légèreté et de tragique.
Je ne vais pas revenir sur l'intrigue : je pense qu'elle est connue de tous, la version de Disney étant, dans l'ensemble, assez fidèle, bien que plus "gentille".
Dans le livre, ce n'est pas forcément le meilleur côté des enfants qui est mis en avant : l'ignorance, plus que l'innocence.
Tous les habitants du Pays imaginaire m'ont paru plutôt cruels : les pirates, bien sûr, Crochet en tête ; mais aussi les "Peaux-rouges", les sirènes, et mêmes les fées : il n'y en a pas un pour rattraper l'autre.
Les meurtres sont monnaie courante sur cette île merveilleuse, et les enfants en commettent aussi facilement que les pirates, sans en éprouver plus de remords.
Peter Pan règne sur les enfants perdus de manière autoritaire. Capricieux, égoïste, il ne souffre aucune contradiction : ses désirs sont des ordres, et gare à celui qui osera le contredire. Narcissique, il ne se rend même pas compte de la rivalité qu'il provoque chez les différentes figures féminines (Wendy, Clochette, Lily la Tigresse...) qui cherchent toutes à s'attirer ses faveurs.
Autre particularité du personnage : il a la mémoire courte, et est capable d'oublier jusqu'à ses amis.
Ancré dans le moment présent, il ne pense qu'à "vivre des aventures" et est passé maître dans l'art de "faire-semblant" (comme le font les enfants dans leurs jeux, lorsqu'ils s'inventent des rôles).
Toutefois, ses nombreux défauts ne m'ont pas empêché de le trouver touchant sous d'autres aspects : ce besoin d'avoir une "maman" pour prendre soin de lui, le border, lui raconter des histoires ; cette animosité envers les "grandes personnes", auxquelles il reproche leur sérieux, ou leur incapacité à s'amuser ; par conséquent, ce refus (ou cette inaptitude ?) de grandir, de peur de devenir comme elles.
Lui, qui ne vit que dans le présent, ne comprend pas les adultes qui ont oublié de rester des enfants.
J'ai également apprécié les quelques touches d'humour, comme cette scène où les enfants perdus et les Peaux-rouges inversent les rôles durant une bataille : les enfants "faisant semblant" d'être des Peaux-rouges, ceux-ci sont contraints de "faire semblant" d'être des enfants, car sans cela ils se retrouveraient tous dans le même camp, et la bataille cesserait immédiatement (ce qui, évidemment, ne serait pas drôle...)
J'ai passé un très bon moment avec cette lecture, et je recommande vivement aux amateurs du dessin-animé ou des différents films de lire le roman qui les a inspirés.
** Quelques citations **
"En réalité, il souffrait beaucoup; et son cœur était si plein de rancune contre les grandes personnes qui gâchent tout, comme d'habitude, qu'il se glissa dans son arbre et là, se mit à respirer à petit coups très brefs, à raison de cinq par seconde. Un adage de l'Île prétend en effet que chaque fois qu'on respire, une grande personne tombe raide morte. Aussi Peter s'efforça-t-il de respirer le plus souvent possible."
"Les veilleuses sont les yeux qu'une maman laisse derrière elle pour garder ses enfants."
"Wendy, poursuivit-il, d'une voix à laquelle nulle femme ne résistait jamais, Wendy, une fille est plus utile que vingt garçons."
"- Maintenant, je suis une grande personne, ma chérie. Quand on grandit, on désapprend à voler.
- Pourquoi désapprend-on ?
- Parce qu'on n'est plus assez joyeux, innocent et sans cœur. Seuls les sans-cœur joyeux et innocents savent voler."
"- Qui es-tu donc, Pan? cria-t-il.
- Je suis la jeunesse, je suis la joie, répondit Peter tout à trac, je suis un petit oiseau sorti de l'oeuf."
Challenge concerné
Cela fait longtemps que je n'ai lu un avis sur le Peter Pan de Barrie. J'ai une amie qui a été "traumatisée" par cette lecture. L'a trouvé très sombre et malsain, peut-être parce que les enfants ne sont pas ici "tous beaux, tous gentils".
RépondreSupprimerJe n'en connais moi même que la version édulcorée de Disney et l'adaptation Hook. C'est une histoire que j'aime et qui par certains côté donne à réfléchir.
Merci Neko de cette présentation intéressante :)
c'era una volta